NON, NON ET NON !

Vous êtes parent d’une victime ?
Voici les choses à ne PAS dire,
ne PAS faire !

1. ECOUTER

NE PAS CROIRE que punir les harceleurs    va tout régler !

NE PAS DIRE à la victime quoi faire!

NE PAS s’énerver

Comment écouter ?

Prenez quelques temps pour déposer vos émotions et vos jugements. « le harcèlement c’est mal. Ils sont méchants. Il faut punir. » 

Il faudra de fait que les sanctions tombent, et ceci concerne peut-être vos responsabilités de parents ou professionnelles. Mais peut-être pas. Peut-être êtes-vous uniquement le parent ou l’adulte qui accompagne la cible, auquel cas sa santé mentale sera votre priorité.

NE PAS CROIRE que les punitions 
vont tout régler !

Il y a des choses à faire de votre côté…

Prenez quelques temps pour déposer vos émotions et vos jugements. « le harcèlement c’est mal. Ils sont méchants. Il faut punir. » 

Il faudra de fait que les sanctions tombent, et ceci concerne peut-être vos responsabilités de parents ou professionnelles. Mais peut-être pas. Peut-être êtes-vous uniquement le parent ou l’adulte qui accompagne la cible, auquel cas sa santé mentale sera votre priorité

Les sanctions et punitions ne s’adressent qu’aux harceleurs et ne viendront pas aider le jeune à réparer ses traumatismes. Il en faudra bien plus. 

Alors, commencez par prendre un bain, vous faire un thé et vous pourrez déposer votre ressentiment et colère légitime sur des feuilles blanches… Car votre priorité est la cible qui aura besoin d’être pleinement entendu. 

Rappelons-nous pourquoi une victime ne parle pas. Il faudra beaucoup de calme pour ouvrir un espace au dialogue et à la confiance.


Mettre le lion en cage ne guérira pas l’antipole blessée et celle-ci a besoin d’une prise en charge rapide. Etes-vous principalement occupé par le lion ou par l’antilope? Centrez-vous!

NE PAS PARLER au lieu d’écouter !

Prendre le temps de comprendre …

Ecoutez, c’est se taire. Si vous pensez tout savoir, c’est sûrement que vous n’en savez pas assez. Le harcèlement est une chose complexe. Si l’ado, l’enfant ne parle pas, restez à côté de lui sans bouger. S’il/elle se met à pleurer, écoutez les pleurs. S’il/elle ne parle pas, écoutez le silence. S’il/elle se fâche, écoutez la colère. S’il/elle se renferme, restez assis là, en silence, sans l’affronter du regard. Laisser votre respiration, doucement, apporter de la paix de la pièce. Asseyez-vous et ne bougez plus. 

On apprend beaucoup à observer sans jugement un enfant, un ado qui exprime ses émotions. 

C’est sa santé mentale qui importe avant tout! Le reste viendra quand le jeune aura confiance en vous, et en votre capacité à écouter et à respecter son rythme. Il a à présent besoin de savoir que vous êtes prêts à lui accorder votre présence, et que sa santé est votre priorité. 

Si vous ne savez pas où se trouve le feu, comment pourriez-vous aider à l’éteindre? 

NE PAS s’énerver !

Les émotions d’une victime sont prioritaires …

Les émotions sont mauvaises conseillères. Et s’énerver est peut-être un signal de détresse qui vous apprend que vous êtes débordés par la situation et que vous aussi avez besoin d’aide. Prenez le temps de vous remettre de vos émotions avant d’écouter la victime de harcèlement. Car c’est sa souffrance à lui, à elle qui est prioritaire à la vôtre. 


Mettre le feu n’éteindra pas l’incendie, mais le propagera. Où trouver de l’eau? 

2. PARLER

NE PAS DIRE : « Tu n’as qu’à l’ignorer »

NE PAS DIRE : « Défends-toi! »

NE PAS DIRE : « Ils/elles se sont excusé.es, laisse tomber »

NE PAS DIRE : « Fais un effort »

NE PAS DIRE : « C’est que tu as un problème de communication »

NE PAS DIRE : « Si tu n’avais pas fait de bêtises, tu n’en serais pas là! »

NE PAS DIRE : « Adapte-toi »

NE PAS DIRE : « Ils vont payer pour le mal qu’ils/elles t’ont fait »

NE PAS DIRE : « C’est ton problème, débrouille-toi »


Comment parler ?

Une technique très simple pour accompagner le jeune à s’exprimer est de reformuler ce qu’il/elle explique sous forme de questions: « Si j’ai bien compris … Est-ce bien cela que tu as voulu dire? »

Ainsi le parent accompagne le jeune à définir sa pensée, bien souvent confuse dans une problématique de harcèlement. La malveillance peut prendre des formes diffuses de gestuelles non-verbales, ou se passer dans le dos d’une victime qui ne connaît pas le/les visages de ses harceleurs. 

NE PAS DIRE : « Tu n’as qu’à l’ignorer »

Mais dire : 

« Il est impossible d’ignorer le harcèlement, et impossible de l’effacer. Tu n’as aucun contrôle sur tes harceleurs, mais tu es un géant dans ta propre vie. Dans ta vie à toi, à chaque instant, tu peux reprendre le contrôle sur tes pensées, ta personnalité, tes choix, tes désirs, … Avance à ton rythme, vers tes propres objectifs. Peu à peu, tu comprendras comment grandir dans ce qui à présent te noie. Je vais t’accompagner dans chacune des 5 étapes, afin de te construire une sécurité nouvelle. »

Tu ne peux ignorer les grêlons qui te tombent sur la tête, mais tu sauras continuer ta route pour te mettre en sécurité.  

NE PAS DIRE : « Défends-toi »

Mais dire : 

« Rester inactif est dangereux pour ta santé mentale. Il te faut trouver comment avancer. Mais te défendre physiquement n’est pas toujours le meilleur moyen pour assurer ta sécurité. Néanmoins, je t’encourage à toujours prendre ta défense dans ton imaginaire. Tu es ton propre trésor, et tu as le pouvoir intérieur de te protéger mentalement. Ne te mets pas en danger. » 

Sur le pont de singe, dans l’étape 3, le géant ne peut rien faire d’autre qu’avancer. C’est extrêmement difficile pour lui. Néanmoins, il avance. Toi aussi, tu peux avancer.

NE PAS DIRE : « Ils/elles se sont excusé.es, laisse tomber »

Mais dire : 

« Ils se sont excusés? Tant mieux pour eux! Mais les excuses à elles seules ne pourront reconstruire ce qui a été détruit, ni garantir que cela ne se produise plus. Pour toi qui es devenue cible d’un fléau de harcèlement, il s’agira d’attendre bien davantage: tu as le droit à la sécurité.  Je peux t’aider à constituer une ligne du temps des derniers faits. (Voir étape 4) »

Un bébé de 12 mois détruit en quelques minutes l’impressionnante construction de bois d’allumettes qu’un jeune de 12ans aura mis 4 jours à construire. Il est facile de détruire, beaucoup plus difficile d’apprendre à construire. 

Voir histoire des cubes en bois (Affiche pédagogique des affiches) https://www.stopharcelement.eu/wp-content/uploads/2023/03/Une-histoire-pour-parler-du-harcelement.pdf  

NE PAS DIRE : « Fais un effort »

Mais dire : 

« Tu ne peux empêcher ce sur quoi tu n’as aucun contrôle. Tu ne peux résoudre seul.e un problème que tu n’as pas créé. Il faut s’organiser pour que des personnes de confiance puisse prendre leur responsabilité et assurer ta sécurité. Je vais t’accompagner à chaque étape. » 

Comme dans l’étape 4 du jeu vidéo, le géant doit affronter sa peur et arrêter de vouloir régler seul la situation. Il n’est pas responsable. Le problème le dépasse, il doit être pris en charge par des personnes responsables. 

NE PAS DIRE : « C’est que tu as un problème de communication »

Mais dire : 

« La communication est utile pour résoudre un conflit. Ici, il ne s’agit pas d’un conflit, mais de harcèlement. La communication n’est pas approporiée pour traiter le harcèlement. Les harceleurs y trouveraient des fausses raisons de justifier leurs délis, et tu te trouverais culpabilisé davantage. Communique avec des personnes de confiance, pas avec les harceleurs.ses. Il faudra des actes, pas des mots. » 

De même que l’eau éteint le feu mais pas n’est pas appropriée en cas d’inondation, la communication verbale n’est pas adaptée pour résoudre tous les problèmes. 

NE PAS DIRE : « Si tu n’avais pas fait de bêtises, tu n’en serais pas là ! »

Mais dire : 

« Quoi que tu aies fait comme erreurs, ils/elles n’ont pas le droit de te harceler. N’oublie pas que la plus grande partie de ton cerveau apprend par essai/erreur, par expérimentation. Sans cela, tu n’aurais rien appris sur toi-même. Quoi que tu aies fait dans le passé, rien ne justifie le harcèlement que tu subis.  Le harcèlement est puni par la loi. »

Comme dans l’étape 1 du jeu vidéo, supprime les « pourquoi ». Rien ne justifie le harcèlement! 

NE PAS DIRE : « Adapte-toi »

Mais dire : 

« Ta différence à la norme d’un groupe est peut-être à l’origine du harcèlement que tu subis. Mais c’est aussi ta différence qui fait évoluer l’identité des groupes. Tu as le droit d’être comme tu es. Tu es unique. Reste bien comme tu es, avance!  »   

Imagine que des jeunes de grandes tailles voient soudain apparaître quelqu’un de beaucoup plus grand qu’eux. Sont-ils toujours grands? Ou deviennent-ils soudain plus petits? Le nouveau venu devrait-il remettre en question sa grande taille? Non, il est comme il est! Le groupe évolue ainsi dans son identité. Découvre l’affiche « Ta différence est sacrée » sur cette page du site

https://www.stopharcelement.eu/wp-content/uploads/2023/03/AffichesHarcelement-2021.pdf

NE PAS DIRE : « Ils vont payer » 

Mais dire : 

« Tu as besoin d’être en sécurité, et nous ne sommes pas en mesure de prendre tout en charge pour nous en assurer. Aussi, je vais t’accompagner dans les 5 étapes afin que tu puisses les confier à une personne qui t’aidera dans ta vie réelle à assurer ta sécurité. Les faits pourront alors être confrontés aux règlements d’ordre intérieur et à la loi. Restons concentrés sur toi car c’est ta santé (physique, psychologique et mentale) qui importe et elle est indépendante des sanctions qui pourraient être prises. Tu as le droit d’être en sécurité, heureux et épanoui. Et tu as le droit d’avoir ta vie, ta personnalité, tes valeurs, tes goûts. »     

Reste comme tu es, avance! Découvre l’affiche 

https://www.stopharcelement.eu/wp-content/uploads/2023/03/AffichesHarcelement-2021.pdf 

NE PAS DIRE : « C’est ton problème, débrouille-toi »

Mais dire : 

« Ce n’est pas ta faute. Quoique tu aies fait ou pas, tu ne mérites jamais le harcèlement. Quelles que soient tes défauts et tes qualités, ni toi ni personne ne devrait jamais vivre cela. Et pourtant, tu le vis. Cela pourrait être quelqu’un d’autre, mais ici, c’est ainsi: tu es pris pour cible. Je vais t’accompagner dans les 5 étapes pour enrayer cette mécanique et que tu puisses retrouver la sécurité. C’est un problème que tu n’as pas créé, tu ne saurais le résoudre seul. »     

Quand une ville est inondée, des habitants de partout viennent leur prêter main forte. Quand un jeune est victime de harcèlement, il doit en être pareil.

3. AGIR

Harcèlement en réel

1. S’assurer que le jeune cible de harcèlement est en sécurité

2. Consulter le médecin traitant 

3. Prévenez l’école / le club par écrit

4. Lister les faits

5. Communiquer les faits à une personne de confiance

6. Garantir le suivi

S’assurer que le jeune cible de harcèlement est en sécurité


Si votre sentiment est que le jeune est en danger, retirez-le temporairement de l’école / du club / du lieu d’accueil. La sécurité du jeune est de votre responsabilité. Et vous ne pouvez conduire votre enfant dans un milieu d’accueil si vous savez qu’il/elle y est en danger.       

Si le bateau est en train de couler, quand bien même il y a une obligation légale de naviguer, il nous vous viendrait pas à l’idée de monter à bord. 

Consulter le médecin traitant 


Si vous êtes parent, vous aurez besoin d’un professionnel pour observer l’état de santé de votre fils/votre fille avec vous. Le médecin de famille peut être ce regard professionnel extérieur        

Vous êtes capitaine de votre navire. Vous ne pouvez en même temps tenir la barre, tirer les voiles, et mettre la casserole sur le feu. Organisez-vous! 

Prévenez l’école / le club par écrit 


Le certificat sera envoyé à l’école/au lieu d’accueil. Les écoles et centres de jeunesse sont de gros navires, il leur faut plus de temps pour réagir. Mais si vous ne prenez pas de mesures concrètes, ils ne comprendront pas où est le problème … vu qu’ils n’en verront pas. Aussi, prévenez l’école / le lieu d’accueil par écrit. Quand bien même il y aurait eu des échanges verbaux, vous aurez besoin d’un suivi. Veillez à ce que les écrits puissent constituer un dossier qui permettra de faire le suivi entre les actions. Soyez fair-play, précis et factuels, centré sur vos responsabilités parentales. Il faudra laisser chaque établissement scolaire, et autres centres de jeunesse, le soin d’inventer leurs propres solutions, en fonction de leurs objectifs et de leurs impératifs. Le jeune cible de harcèlement aura besoin d’un partenariat entre parents, écoles et acteurs externes, pour assurer sa sécurité.        

Chacun son navire. Les voiliers s’orientent naturellement les uns par rapport aux autres pour naviguer plus confortablement.  

Lister les faits 


Accompagner le jeune cible à lister les faits (étape 4). Laissez-le choisir de s’exprimer par courrier, par mail ou verbalement. Le jeune cible ne doit pas forcément parler de lui. Seuls les faits importe et il est inutile de les mettre tous. Laissez le jeune cible choisir de communiquer certaines choses et de prendre son temps pour le reste. Il s’agira par contre d’être précis et d’y joindre, si nécessaire, des captures d’écrans et autres dessins/notes.         

Sur un navire, comme dans un avion, chaque décision  est notée. 

Communiquer les faits à une personne de confiance 


Privilégiez la communication verbale. Mais si les confrontations sont conflictuelles, choisissez alors la communication par écrit. Lors de l’entretien, veillez à bien écouter chacune de partie et prenez note de ce qui est dit, de sorte de rester concentré sur la recherche de solution. Certaines personnes ont besoin d’exprimer les règles avant d’ouvrir un espace de parole. Ayez soin de laisser à votre enfant la priorité de parole, sauf s’il ne veut pas s’exprimer. Veillez aussi à ce qu’il conserve toujours les originaux de ses documents. Seuls une copie devra être confiée. Ne quittez pas la conversation ou la réunion sans demander un rendez-vous d’évaluation de la prise en charge. Des actions devront être prises pour la sécurité du jeune cible avant qu’il puisse réintégrer le groupe.          

Il est inutile de prévenir le commandant de bord qu’un enfant est malade en mer. Une hôtesse suffira. Par contre, quand la tempête surprend le navire, intutile de se batailler avec le commandant de bord pour que le navire ne tangue plus. Il vaudra mieux coopérer pleinement à mettre chacun en sécurité.  

Garantir le suivi 


Mettre des responsables autour de la table, discuter, évaluer la situation, et organiser des solutions prend du temps. Aussi, laissez-leur suffisamment de temps, puis revenez vers eux simplement pour vous informer des actions mises en place. Faites-le aussi par écrit. Votre seul objectif: la sécurité du jeune cible et l’évolution des mises en places concrètes. Cette sécurité ira de pair avec la sécurité émotionnelle des acteurs de terrain. Alors, n’oubliez pas que vous avez des partenaires devant vous! Pas des adversaires…           

Il n’y a pas de baguette magique. Mais de simples marches d’escalier de 17cms nous conduisent à l’étage d’un immeuble en moins 5 secondes. Et ça, c’est magique! Créons des mises en place, marches après marches.  

Bloquer les harceleurs 


Apprenez au jeune à bloquer un contact, et surtout à ne pas tout accepter des autres. Bloquer les faux profils, les inconnus, les critiqueurs et tout autre « ami » malveillant fait partie de l’apprentissage. L’adulte a un rôle à jouer en autorisant le jeune à se protéger des contacts qui lui font du tort.            

Si ton château est envahi, relève le pont-levis.

Modifier les paramètres  


Jouer avec un GSM, une tablette fait partie de l’apprentissage. Le jeune cible sait-il gérer les paramètres du compte? Comment s’y prend-t-il pour assurer sa sécurité? 

Si le château est sans cesse inondé, mieux vaut repenser l’irrigation des fleuves tout autour que d’éponger sans cesse avec des serpillères. 

Prenez des captures d’écran  


Les captures d’écrans doivent se retrouver facilement, de sorte de pourvoir être partagées (toutes ou en partie) lors de la prochaine demande d’aide. Posez des questions au jeune cible pour vous assurer que chaque capture d’écran a bien été sécurisée. 

Demander de l’aide   


S’il s’agit de cyberharcèlement, l’école ou les centres de jeunesse ne pourront rien faire. Il s’agira alors de se tourner vers les services de la police. Mais avant cela, avez-vous bien préparer votre dossier? 

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