Que faire s'il y a suspicion de harcèlement ?

COMPRENDRE CE QUI SE PASSE…

Des infos sont remontées? D’un jeune? De parents? D’un professeur? Des moniteurs? 

Mais encore … Un évènement dramatique vient de se produire. A côté de la répression (nécessaire!), vous souhaitez mettre en place un accompagnement éducatif ? 

Vous êtes les personnes de confiance et vous prenez les choses en main.

 

LES ENTRETIENS INDIVIDUELS :

Chaque jeune est entendu, un à un, quelque soit le rôle qu’il tient dans la mécanique de harcèlement. 

  • écoute bienveillante et posée de chaque jeune, à commencer par la victime et ses ami.es.
  • Avant chaque entretien, préparer de quoi écrire. Prise de note indispensable : seuls les faits sont notés: « J’ai reçu une plainte, et je voudrais connaitre ton point de vue. Que peux-tu me dire à ce propos ? Où est-ce que cela s’est passé, à quel moment ? Peux-tu être plus précis ? Qui y a participé ? Qui est témoin ? Que faisait le témoin ? Cela s’était-il déjà passé auparavant ? S’est-il passé d’autres évènements dont tu voudrais parler ? » 

 

N.B.: Vous ne perdez pas de temps à écouter les jeunes un à un, vous GAGNEZ du temps car vous cessez de « jouer les pompiers » pour »éteindre le feu » qui empêchent les jeunes d’être concentrés sur les activités proposées. 

Tenez les responsables au courant : direction, animateurs, … 

Communiquez ce que vous faites aux parents de la victime eassurez-les de leur place dans le processus. 

 

CONFRONTEZ LES JEUNES AU REEL 

Préparation avant la confrontation : 

  • Au calme, réalisez une ligne de temps rassemblant l’ensemble des faits repris lors des entretiens individuels. 
  • Préparez un local avec des chaises en cercle, autour d’une table centrale. Déposez la ligne de temps sur la table centrale avec de gros marqueurs de couleurs.  

Rassemblez les jeunes qui ont été reçus en entretiens individuels, pour les confrontez à la ligne de temps. 

1/ Les jeunes complètent, confirment ou corrigent la ligne de temps 

  • La victime entre d’abord seul.e dans le local. Il/elle découvre la ligne de temps, pour éventuellement la modifier et la compléter. 

« Je t’ai écouté.e et j’ai écouté tous tes camarades. Sur cette ligne de temps, tu retrouveras tout ce qui a été entendu lors des entretiens individuels. Certaines choses sont masquées pour respecter la volonté de celui/celle qui l’a demandé. Je te laisse découvrir la ligne de temps. Es-tu d’accord avec ce qui est écrit ? Si non, que voudrais-tu modifier ? Qu’indiquerais-tu à la place ? Est-ce que les autres sont d’accord avec cette modification ? »

Ensuite la victime vient s’asseoir aux côtés de l’adulte de confiance.

  • Un premier témoin entre ensuite dans le local, pour être confronté.e (devant la victime) à la ligne de temps. Le témoin s’assied ensuite à côté de la victime.
  • De même, chaque jeune impliqué de près ou de loin par la problématique de harcèlement entre dans la pièce pour apporter des modifications à la ligne de temps.
  • Les jeunes ayant des comportements harceleurs sont reçus en dernier. Eux aussi sont confrontés à la ligne de temps, et peuvent y apporter des modifications, si accord des autres jeunes déjà assis.
  • Et tous s’asseyent les uns à côté des autres. 

2/ Les jeunes s’engagent dans des changements collectifs concrets

… pour réinstaurer la sécurité tant pour la victime que pour le collectif. 

« Nous sommes parvenus à un accord sur la ligne de temps. Ce qui s’y trouve  est contraire au règlement d’ordre intérieur de l’école/le club/… pour laquelle la santé mentale/intellectuelle/physique de chaque jeune est une priorité. Nous avons donc un gros problème à résoudre. Que proposez-vous ? Quelles sont vos solutions concrètes ? » 

N.B. : un « pardon » n’est pas une mise en place concrète pour assurer la sécurité de tous, à moyen terme. » 

Leurs propositions sont notées pour être évaluées lors du prochain rendez-vous. 

3/ Informer les jeunes du prochain rendez-vous:

Jour,  date, heure et le lieu de la prochaine rencontre, pour évaluer les mises en place concrètes. Tenez parole, respectez vous aussi les engagements pour plus de sécurité pour tous. 

Invitez les parents de la victime à participer à la ligne de temps.

Eux aussi peuvent trouver leur place en tant qu’observateurs, et apporter un éclairage  important sur la santé mentale de la victime. 

POUR ACCOMPAGNER LES JEUNES A TENIR LEURS ENGAGEMENTS

… à court terme, moyen terme et long terme. 

Soyez ponctuels! Au jour dit, à l’heure prévue, dans le local prévu, nouvelle rencontre entre les jeunes concernés, à commencer par le/la victime.

Objectif : évaluation des mises en place concrètes décidées lors de la précédente réunion.

Les jeunes entrent dans le même ordre que lors de la confrontation à la ligne de temps. 

« Voici ce qui avait été proposé par le groupe. Peux-tu évaluer concrètement chacun de ces point s ? Qu’as-tu mis en place concrètement ? Qu’as-tu observé ? Te sens-tu en sécurité ? Oui-non, pourquoi ? »

  • Le/la victime explique ce qui a fonctionné, et si il/elle se trouve toujours en insécurité.
  • Ensuite, les témoins nous rejoignent un à un et la/le(s) harceleur(s), également.
  • Un seul objectif: évaluer les mises en place concrètes. 

Rôle de l’adulte :

  • Tout ce qui est dit par les jeunes est noté.
  • Reformulation sur base de la prise de notes de ce qui avait décidé et des résultats obtenus.

« Suite à notre dernier rendez-vous du … (date), ceci avait été décidé … (Relire l’engagement). Certaines choses ont été mises en place, bravo ! (Les dire) Continuons … / Mais cela reste insuffisant … / Certes, nous évoluons, mais il en faudra davantage pour chacun se sente à nouveau en sécurité. Que proposez-vous ? »

Informer les jeunes du jour, de la date, de l’heure et du lieu de la prochaine rencontre, pour le suivi. 

Tenez les parents de la victime au courant des mises en place et écoutez leurs observations du jeune victime. Vous avez besoin de ces observations pour savoir si vous allez dans la bonne direction (et si les jeunes ne vous mènent pas en bateau…). 

 

 LE SUIVI des rencontres : 

Des rendez-vous de suivi sont organisés jusqu’à la fin de l’année académique, à raison d’un rendez-vous minimum par mois. Ainsi, un réel processus éducatif s’est mis en place.

Les jeunes apprennent par les rendez-vous à construire leurs propres solutions et à respecter leurs engagements afin que chacun soit en sécurité. C’est un processus qui prend du temps. Et pourtant, dès les premières rencontres, le résultat est déjà là: les jeunes corrigent leurs attitudes parce qu’ils savent qu’ils vont y être confrontés. 

Cette méthode ne les confronte pas les jeunes les uns aux autres, mais les confrontent au REEL qu’ils partagent tous ensemble! 

Quitter le monde imaginaire… pour construire, ensemble, une solution commune, 

dans la STRUCTURE, la BIENVEILLANCE mais aussi l’évaluation des ENGAGEMENTS. 

J'ai une question

Vous avez une question ou vous souhaitez un avis de la part de l’équipe de « Stop Harcèlement » ? Vous êtes victime ou témoin de harcèlement ? Posez-nous ici votre question.